21 octobre-1 novembre – la croisière/vélo de Jacques, Hubert, Jean-Louis, Raymond et leurs épouses

C’est Jacques qui commence à conduire, bien lui en pris car pas de circulation jusqu’à Thiers. Halte casse-croûte vers 12 h30 , il fait un temps superbe, les pulls tombent les uns après les autres , est-ce un avant goût de la météo de notre croisière ?
Raymond prend le relais, la circulation s’intensifie sérieusement à partir de Saint-Étienne, à Rive-de-Gier nous voyons les restes des inondations, c’est un vrai champ de bataille. Nous rejoignons l’autoroute A7 après Givors, la circulation est toujours dense et le soleil toujours aussi chaud.
Nous arriverons vers 18h enfin à l’hôtel à Salon de Provence afin d’arriver sans stress à l’embarquement de Marseille le lendemain, un peu cassés, le minibus c’est bien et pratique mais faut pas en abuser.
Après une bonne bière, voir un picon-bière pour certains et un bon repas , tout le monde au lit pour une nuit réparatrice.

Déjeuner à 8h30 et départ pour le port de Marseille, avant, petit détour pour voir la fontaine moussue de
Salon de Provence.
Arrivée sur le port de Marseille , première rencontre de cyclistes et cafouillages à l’enregistrement , les
consignes de Jean Robert ne sont pas respectées par le personnel MSC. Nous finissons par embarquer vers 14h dans cette ville flottante qui fourmille d’un peu partout, surtout à l’approche des restaurants.
L’après-midi se passe rapidement après un repas passé au 13éme pont.
Réunion sécurité et réunion avec Jean Robert qui nous explique comment tout va se passer pour les
cyclistes et les accompagnatrices. Après quelques allers-retours sur les ponts du bateau, arrive rapidement l’heure du dîner. Le compteur de mon téléphone m’indique que j’ai fait 6,5Km de marche ce premier jour dont une grosse partie sur le bateau.
Anecdotes du jour :
– Le bateau est une vrai ville
– Tout est plutôt beau et luxueux
– Tout est fait pour dépenser de l’argent
Grosse discussion pour savoir s’il faut ou non prendre des forfaits boissons au premier abord avantageux, mais non, c’est un piège. Le bateau est plein, donc beaucoup de monde aux restaurants, bars et zones de festivités. Raymond frétille, n’aime pas les ascenseurs et court tout le temps, que lui restera-t-il comme énergie jeudi sur le vélo ? La météo de ce mardi a été superbe

Après une bonne nuit calme et réparatrice se pose le problème des rendez-vous du groupe car plus de
téléphone. C’est dans ces moments qu’on se rend compte de notre dépendance à ce bidule.
Journée en mer, le temps est magnifique, tout le monde se retrouve au pont 13, c’est le pont supérieur principal,piscines, jacuzzis, piste de danse, restaurant libre service et petit déjeuner,…, beaucoup de monde, beaucoup de bruits.

Lever 7 h pour la première sortie vélo à Malaga. L’organisation Sportour se met en place tranquillement, les vélos ont été mis à quai par MSC, pas de dégâts, le stockage dans le bateau est nickel.
Le groupe 1 est constitué d’environ 15 coureurs aguerris, le second est plus important mais extrêmement varié, une partie importante avec des VAE dont certains sont des vélos de ville et une autre avec des vrais vélos de route.

La sortie est longue et parsemée de nombreux feux rouges qui nous obligent à réaliser des regroupements. Dès la sortie de la ville , nous attaquons une côte qui durera …. 22Km avec des pentes comprises entre 7et 13% , 1000 m de dénivelé, un vrai col.
Le club de St Arnoult a été à la hauteur, le revers, il a souvent fallu attendre les retardataires.
La descente était magnifique avec vue sur la ville et la mer , une partie de la route sur une crête.
Très belle sortie avec un temps magnifique.

Le petit déjeuner se prend au choix dans 2 restaurants, le premier au pont 6 , le personnel nous trouve une table et vient nous servir, c’est a volonté, très bien mais trop long quand une sortie vélo est prévue, le second est au pont 13 et en libre service, il est très grand , il y a aussi tout ce qu’il faut mais c’est la foire d’empoigne pour trouver une table.
Cadix est dans une région de marais donc c’est plat, en plus, c’est sur une presqu’île dont il faut sortir pour aller dans l’arrière pays. Sportour n’avait pas remarqué qu’il n’y avait pas grand chose pour les vélos, nous avons donc improvisé sur place avec des passages Gravel, un bonheur pour Raymond, pour les autres, un peu de portage dans le sable. Les bonnes habitudes sont conservées partout dans tous les pays que nous traversons, une petite bière à la fin de l’effort.

Arrivée à Lisbonne sous une pluie battante, Sportour décide d’annuler la sortie vélo. Nous décidons de visiter Lisbonne à pied et en bus, nous sommes au pied de l’Alfama, l’un des quartiers où sont les collines les plus typiques de Lisbonne. Nous partons avec André, Anne-Marie et Jacqueline, 84 ans pour les 2 premiers, ils roulent avec nous aussi. Mais nous n’arrivons pas à les suivre, ils marchent trop vite!!
En vélo, André nous dit qu’il n’aime pas le plat, une religion : les bosses !!! Le temps de visite est limité car le bateau repart à 16 h et il n’attend pas les retardataires. Nous avons donc pris un bus touristique qui nous a emmené jusqu’à la tour de Belém puis retour. Temps de la journée moyen , plus frais, presque pas de pluie et venteux. Tous les soirs, nous allons dans la salle de théâtre, elle doit contenir environ 1000 personnes. Un spectacle de très bonne qualité d’une durée de 1 h est donné.

Journée bateau, partis de Lisbonne hier en fin d’après midi, nous naviguons vers Alicante.

Deux anecdotes :

  • Gros problème d’arithmétique, Il y avait le passage à l’heure d’hiver et nous revenions du
    Portugal avec une heure de décalage horaire d’une heure , nous avons fixé le rendez-vous
    du petit déjeuner à 8h30.
    Comment devions nous régler l’heure de nos téléphones ?? Nous étions tous sûr de nous et pourtant ceux qui ont trouvé avait une montre traditionnelle, les autres sont arrivés avec une heure de retard. Nous avons découvert que les téléphones, même en mode avion, se réglaient à l’heure du pays où l’on passait, en l’occurrence à l’heure du Maroc dans le détroit de Gibraltar !!!
  • Des petits malins (ou malines!!!) ont voulu supprimer le mode avion au moment où l’on passait le détroit de Gibraltar, mauvaise idée, nous étions couvert par le Maroc à ce moment et les téléphones ont pris en quelques instants une facture de 60€, voir 100€ !!, certains ont toutefois réussi à faire annuler, à certains ont toutefois réussi à faire annuler, à titre exceptionnel, les 60€ de connexion. Jeannine a dit : « le moment le plus intense a été le passage dans le détroit de Gibraltar. Tout le monde était sur le pont, il faisait beau: c’était un instant de grâce collective. Les montagnes marocaines regardaient les terres andalouses et nous, dans notre majestueux navire, voguions entourés de tant de porte-containers, symbole de notre société de consommation. »

Arrivée à Alicante au petit matin , le temps est correct. Nous décidons de passer dans le groupe 1 qui est beaucoup plus roulant. La sortie de la ville n’est jamais très marrante mais nous n’avons pas le choix. Ensuite ça s’arrange et nous commençons une ascension légère jusqu’à une petite ville perchée à 300m, retour vers la mer par des bonnes routes, des chemins et même un passage de voie ferrée, la campagne
d’Allicante est tristounette, pauvre, sale et quasiment désertique, par contre, le bord de mer est bétonné, des immeubles partout et pas toujours très beaux.

Le bateau ne peux rentrer dans le port , il n’y a pas assez de tirant d’eau. L’accès au port de Mahon (petite ile du nord des Baléares) était prévu en utilisant les chaloupes du bateau. Mais les conditions météo en ont décidé autrement, il y a des creux de 2 mètres et beaucoup de vent donc nous continuons notre chemin vers Olbia au nord de la Sardaigne pour une arrivée vers 8 h du matin. Ce qui nous fait un 3eme jour en mer, pas très drôle. Mais les tables se remplissent de verres, faut bien s’occuper !! Photo des côtes de Mahon, au téléobjectif, jolies, les côtes, mais pas bien pour nous, d’autant plus que les paysages sont très beaux, nous restons sur notre faim. Un point de détail, le bateau bouge pas mal avec ce temps et c’est assez marrant de voir tout le monde utiliser, en même temps, toute la largeur des couloirs et pourtant le bateau pèse 93500 tonnes, quand même. Problème de santé, virus pour 20 personnes du groupe de 75. Hubert n’est pas en forme, Jeannine , Georgette et Laurence non plus.

Arrivée à Olbia, dans le nord de la Sardaigne vers 7h30 , le soleil se lève sur la mer, le temps et la température s’annoncent très agréables. Nous partons sur le grand parcours derrière le premier groupe, le temps de sortir du port et de la ville, nous suivons plus ou moins le bord de mer, la route est belle mais
vallonnée, la végétation est encore florissante, la mer est bleue, on se croirait en Corse, c’est vrai qu’elle n’est pas loin. Les côtes deviennent de plus en plus raides avec quelques pentes à 14%. La région est riche avec des très belles villas et un hôtel golf magnifiques, la sortie aura duré environ 4h30 , 85 km et un dénivelé de 1250m. Sans doute la plus belle sortie de nôtre séjour, avec un vrai temps d’été.

Gênes, arrivée sous un superbe soleil, deux courageux, Jean Louis et Raymond partent pour la sortie du 2eme groupe, beaucoup de ville et beaucoup de voitures et Hubert malade, Jacques qui était très courageux ce matin- là décide de l’accompagner avec leur épouses pour une visite à pied de la ville historique. Bonne idée, il est très beau, beaucoup de grand édifices, des fontaines et beaucoup de monde, la cathédrale est très belle et le revêtement des murs extérieurs en marbre est identique à celui des murs du Duomo de Florence. Finalement, la sortie vélo aura été meilleure que prévue, Raymond a fait un peu de hors piste et les piétons ont apprécié le centre ville, tout cela sous un superbe soleil d’été. Certain (au singulier) n’a pas résisté à l’appel de la glace italienne au citron!! Retour au bateau pour la dernière soirée et dernière nuit.

Arrivée à Marseille au petit matin, toujours sous un beau soleil. Après les adieux d’usage, débarquement sur le quai, récupération des vélos et bagages. Le chargement du camion nous demande bien 1/2h, et nous voilà partis pour notre retour vers Saint Arnoult. Beaucoup d’enrhumés dans le minibus, le voyage aura été très long pour eux. À partir de Valence, le temps commence à se dégrader et la température à chuter, finis les vacances.
Arrivée à St Arnoult vers 20h et déchargement des vélos et valises terminés vers 22h30.

Temps magnifique tout le long du voyage sauf à Lisbonne plus nuageux mais doux. Beau bateau, 3000 personnes sur 300m de long, donc une promiscuité importante et beaucoup de bruit un peu partout sauf dans les chambres. Très beaux paysages à l’approche des côtes et des ports. Les sorties vélos d’intérêts variables, itinéraires plus ou moins bien préparés. Deux belles sorties, Malaga et Olbia, une sortie à Cadix qui ne présentait pas beaucoup d’intérêt et une à Alicante avec des parties sur des chemins de terre et même une traversée de chemins de fer, une à Gênes avec une partie ville importante.

le 21 septembre 2024 – BRM 200 km de Chartres

Ce 21 Septembre, nous étions 4 à nous être levés tôt pour aller faire du vélo : Dominique l’expert ès longue distance pour faire découvrir les BRM (Brevet des Randonneurs Mondiaux) à 3 néophytes : Marie, Elisa et Vincent. Celui-ci ne fait que 210 kms, part de Chartres et se nomme « Le Convivial », de quoi rassurer tout le monde ! Prévoyant, nous avions chargé le minibus la veille, ce qui nous a permis de ne partir qu’à 6h15 de St Arnoult. A 7h nous débarquions nos vélos pile dans les temps pour un café avant de récupérer nos cartons de pointage et partir pour cette belle aventure. Nos vélos équipés de leurs lumières, nos gilets sur le dos nous partîmes sourire aux lèvres avec le soleil levant.

6 kms plus tard, 1er arrêt pour cause de crevaison.

Chambre à air changée, nous repartons avec un groupe de cyclos de Rambouillet (c’était bien la peine de changer de département et de région !), on roule bien, on discute et patatras…2ème crevaison. Mais cette fois c’est une autre histoire, le pneu est récalcitrant et ne veut pas retrouver sa place sur la jante.

Nos amis Rambolitains sont maintenant loin devant mais nous repartons vers le 1er pointage, qui sert aussi de ravito, à Senonches. Nous faisons route avec un petit groupe du Cher cette fois, direction Vernouillet, 2ème pointage que nous atteignons sans encombre. Un morceau de far breton, une remise à niveau des bidons et nous voilà reparti vers Nogent-Le-Roi où nous retrouvons nos amis de Rambouillet ! Il va être l’heure de déjeuner, nous repartons à la recherche d’une boulangerie a proximité du parcours. Celle de Faverolles est parfaitement située, nous nous arrêtons donc, mais d’autres cyclos ont eu la même idée… Plus de sandwiches, plus de quiches, plus de pizzas, on va devoir se contenter d’une tarte au citron pour l’une, aux framboises pour l’autre, d’un éclair au café pour le troisième et d’un pavé de Faverolles pour Vincent.

Cette stratégie n’était peut-être pas la plus appropriée car nous sommes bientôt à la moitié du chemin et pourtant l’essentiel du dénivelé du parcours est encore devant nous comme en attestent les premières bosses qui pointent leurs crêtes à l’horizon (Gambaiseuil, Montfort, le vieil Elancourt). Nous en avons terminé avec les belles et longues routes planes, le prochain et dernier contrôle avant le retour à Chartres est celui de Montigny dans une quarantaine de kilomètres. La fin du parcours emprunte des routes bien connues : Dampierre, Cernay, Orphin, Gallardon et nous débutons ce dernier tronçon pas l’ascension du célèbre col du Manet qui culmine quand même à 170m d’altitude !!!


A 18h, nous voici de retour à Chartres où nous faisons tamponner fièrement notre carton. 210 kms à 24km/h de moyenne par une belle journée d’Automne (et oui, nous sommes le 21Septembre !).

Samedi 6 Juillet 2024 – Olivier : L’étape du tour Nice – Col de la Couillole (138 km)



Après une année off, pour cause de maladie précédant le départ de la course 2023, me revoici d’attaque pour ma 5ème participation à l’étape du Tour : Nice – Col de la Couillole ! Quel drôle de nom pour une arrivée mais la vue du parcours semble beaucoup moins rigolote… 4600m de dénivelé positif réduit à 138 km seulement, autant dire qu’il n’y aura pas que des côtelettes à déguster. 4 cols dont 3 en 1ère catégorie et aucune vallée, exceptés les 10 premiers km de l’étape en sortie de Nice.
Je semble bien préparé : une semaine d’avril dans les Vosges du Sud avec l’ascension du Ballon d’Alsace dans le vent et la grisaille et la fameuse Planche des Belles Filles sous la pluie, la grêle et la neige par 2°C au sommet. Ça forge le caractère, même si je n’ai pas fait la descente du coup (une voiture blanche est miraculeusement venue me chercher avec la plus belle des Belles Filles).
Mais surtout, le week-end choc Ouest Essonne Athlétisme à Samoëns début mai avec les cols de Joux Plane (2 faces), de l’Encrenaz, de la Ramaz sur 3 jours : un bon entrainement pour mes petits muscles en manque d’effort en montée.
Suite de la préparation avec les mythiques pentes de la Vallée de Chevreuse en participant à quelques
randonnées pour dépasser les 100km de sortie. Pas de douleur, un bon poids de forme (moins de 100 kg) : tout s’annonce pour le mieux.
Et le 9 juin (moins d’1 mois avant le départ), le drame ! « J’ai décidé de dissoudre l’Assemblée Nationale »
annonce un individu en costume à la télévision. Vous me direz : « Mais quel rapport ? » Et vous aurez raison !
Mais 2 jours après, le maire de Nice décide de décaler l’Etape du Tour au samedi 6 juillet (pour laisser les gens circuler librement le dimanche pour aller voter, raison invoquée). Problèmes : 1) Je finis l’école le vendredi, et le trajet jusqu’à Nice dure environ 10 heures, 2) Le logement près de Nice (à Coursegoules, 30 km dans l’arrière-pays Niçois) n’est prévu que le samedi soir, 3) Il me faut des accompagnateurs pour la logistique (me déposer à Nice le matin et me récupérer à l’arrivée le soir). La petite annonce du 9 juin déclenche donc un tas de problématiques à résoudre pour ne pas déclarer forfait une seconde année consécutive. En urgence, nous trouvons un appartement à Nice pour le vendredi soir (pas évident à 4 semaines des vacances) où mes parents pourront également loger. Nous réservons un TGV Paris/Nice pour Céline et Timaé (qui ne pourront pas faire la route avec moi le vendredi) : il restait 4 places dans le dernier TGV de fin de soirée. Et nous prions les dieux de l’Education Nationale pour que je puisse bénéficier d’un départ anticipé le vendredi. La chance est avec nous !!
Pour une fois, je peux remercier l’inspecteur de Dourdan qui souscrit à ma demande et le logement réservé pour la semaine à Coursegoules est finalement vacant le vendredi (nous pourrons y loger). Ouf de soulagement à 3 semaines du départ !
Tout est réglé : l’aventure peut commencer !
Veille du départ – Vendredi 5 juillet – Après une nuit très courte et mouvementée, le réveil sonne à 3 heures du matin. Mes affaires ont été chargées la veille, je pars au milieu de la nuit vers la Côte d’Azur, seul, abandonné de tous, mais avec une pensée pour Céline, Timaé et Thiéfaine qui sont plongés dans de beaux rêves, mes élèves et mes collègues qui ont encore une journée à supporter, mes parents sur la route, le monde entier qui dort, …Personne sur l’A6 jusqu’à Lyon, où les autochtones commencent à se réveiller et viennent empiéter sur mon parcours. Une petite pause vers Macon pour rouvrir un peu les yeux et grignoter une viennoiserie ; toutes les 4 heures, la pause s’impose il parait. Le trafic reste fluide sur l’A7 puis j’entame l’autoroute qui longe la Méditerranée. J’effectue une dernière pause pour déguster un excellent sandwich préparé amoureusement la veille et pour remplir le réservoir d’essence (chacun son énergie), puis je subis le seul embouteillage du parcours à la sortie du péage d’Antibes ; dommage, il reste à peine 15 km. Je reçois un bref coup de fil d’Olivier qui sait que j’empiète sur son domaine de villégiature de St Raphaël puis je raccroche pour pénétrer dans l’agglomération de Nice.
Le village départ se trouve place Masséna, je m’inquiète pour y accéder et trouver une place de stationnement mais je réussis à me garer (avec un créneau réussi du premier coup malgré ce long trajet, tel un pilote d’endurance chevronné) à 4 rues du centre-ville pour une modique somme de 2,40€ les 3 heures ! Je longe le boulevard des Anglais sans leur parler puis j’entre dans le village départ situé dans le jardin Albert 1er (un prince du coin) qui entoure la célèbre place Masséna. Fidèle aux traditions, je consulte le point d’information et le plan pour m’apercevoir que la remise des dossards est au début et la remise du lot est à la fin du parc. Je commence donc par récupérer ma pochette dossard n° 9698 et mon bidon souvenir collector. Puis j’entame la traversée des stands multicolores et variés faisant la promotion de produits plus ou moins en rapport avec le vélo : des gels et des barres (peut-être dopants, je n’ai pas bien regardé), des savons, des vélos (quand même), des Karcher (pour nettoyer son vélo), des boissons isotoniques ou sucrées en poudre ou liquides, des casques, des lunettes, des cuissards, des maillots, des vestes, des chaussettes et chaussures, (peut-être des caleçons, je n’ai pas bien regardé), des montres, des compteurs, des accessoires pour équiper les vélos, la presse régionale (France Bleu Côte d’Azur, Nice Matin), le stand du Tour de France et de la FFC… bref, des stands multicolores et variés (comme annoncé plus haut). Je m’arrête brièvement à certains stands pour observer le matériel, les vêtements, les vélos mais j’ai déjà tout ce qu’il me faut ; je repère mon nom sur le long mur des inscrits (parmi
les 15000 inscrits) ; je prends une photo avec le célèbre diable allemand, je regarde des fous faire du looping sur un vélo, j’observe les anciens vélos d’époque de champions (Indurain, Voeckler, Merckx) puis j’arrive enfin épuisé par cette longue traversée, au stand de remise du lot. Je reçois un grand sac noir costaud avec un gel, une barre et une pochette à accrocher sur le vélo. Fort de cette dotation, je repars à l’inverse, je retraverse tous les stands (je vous passe les détails), récupère une casquette à pois Carrefour (elle me servira dans les cols pour montrer qui est le boss) ; je suis intercepté par une personne du stand des Alpes Maritimes qui me vante les produits éco responsables qui sont vendus à l’office de tourisme et je finis par trouver la sortie de ce dédale publicitaire. Je reçois un SMS de mes parents qui sont arrivés tant bien que mal à la location, je rejoins ma voiture et je pars direction Coursegoules, mon précieux sésame en poche. La route vers Coursegoules n’est effectivement pas si simple, il faut passer de l’autre côté du col de Vence ce qui me fait un entrainement motorisé de ce qui m’attendra le lendemain : 9 km à 7% environ, sur une route étroite formée de multiples lacets et relances. Même la voiture peine, elle manque d’entrainement. Coursegoules est un charmant village dans l’arrière-pays niçois, à flanc de montagne, à 1096m d’altitude environ ; la maison très bien équipée s’étage en multiples terrasses reliées par de nombreux escaliers, ce qui explique la remarque de ma mère concernant l’accès. La vue est splendide sur la forêt et le col de Vence.
La soirée se passe sans encombre avec débarquement de la voiture, installation des valises de chacun,
dégustation d’un plat de pâtes garni de poulet (pas d’apéritif pour pouvoir rouler droit). L’équipe de France tente péniblement de marquer un but tandis que je projette de prendre une douche. En tenue adéquate (sans rien donc), j’ouvre le robinet et là… pas d’eau chaude !!! Après de multiples essais infructueux malgré le déclenchement du disjoncteur prévu à cet effet, je contacte les propriétaires qui me rappellent et m’informent que le chauffe-eau n’a pas dû être remis en marche. Suite à cette information utile, ils m’indiquent comment le mettre en marche forcée, mais le délai avant d’avoir l’eau chaude risque d’être un peu long. Tant pis pour la douche… Je finis ma journée par une préparation minutieuse du vélo et de mon équipement. Le dossard est accroché à mon maillot à l’endroit (pas si facile car le numéro 9698 est étonnamment réversible !), la plaque de cadre est fixée au cintre du guidon (comme son nom ne l’indique pas). Je prévois un sac rempli de la tonne de gels et de barres nécessaires, des manchettes et une veste légère contre le froid éventuel au départ et aux sommets, mes chaussures, mon casque, mes lunettes, de la crème solaire, mes bidons d’eau aromatisée aux sels minéraux, ma pochette avec chambres à air et kit de réparation. Je vérifie mes pneus, mes freins, le passage des vitesses.
Tout est prêt, le réveil est programmé à 5 heures, l’eau est encore trop tiède, je m’allonge en espérant trouver un petit peu de sommeil.
Jour du départ – Samedi 6 juillet – Comme prévu, la nuit n’a pas été de tout repos, mais je suis habitué ; j’en ai profité pour noter quelques souvenirs sur le récit de ce jour passé, réfléchir à ma stratégie pour remporter la course (en crevant tous les pneus de mes adversaires au départ par exemple), envoyer des nutriments dans mes jambes musclées, … Une nuit bien remplie. Je déguste un petit déjeuner copieux de céréales et brioches, jus de fruits et lait chocolaté et enfile mes vêtements de compétition. Je charge mon vélo et mon sac d’affaires dans la voiture après avoir vérifié au moins 20 fois son contenu. Maman est réveillée, elle s’installe pour m’accompagner près de Nice et remonter la voiture à la location. 6h, le planning est respecté : je démarre le contact et c’est part… « Tu mets pas ton portable pour le chemin ? », me demande ma mère. « Non je connais… Mince mon portable !!!!!!!!!!!!!!!! ». Je remonte les escaliers pour récupérer mon appareil qui s’était assoupi sur la table de la cuisine et, cette fois, c’est parti pour la descente du col. Un petit renard nous regarde passer s’interrogeant sur la présence incongrue de touristes à cette heure puis le trajet se déroule sans encombre.
Nous arrivons le long de la promenade des Anglais envahie de cyclistes matinaux, a priori pas tous anglais, qui se dirigent en un flot ininterrompu vers le centre-ville. Nous nous garons à proximité de l’aéroport, non pas pour prendre l’avion mais pour me déposer à environ 5 km du départ (les Anglais font de longues promenades). Je sors mon vélo (important tout de même), enfile mes chaussures ; j’enlève un sous-maillot et mon col car la température est déjà élevée, proche de 25°C alors qu’il est à peine 7h ! Et ce sont les adieux, je pars solitaire sans me retourner (sauf pour faire coucou de la main), abandonné au milieu de vélocipèdes internationaux en exode ; je prends leur sillage, bien à l’abri pour ne pas entamer mes réserves. La mer est belle, la vue est splendide, il fait bon, toutes les conditions sont idéales pour une bonne journée de farniente…
Mon départ est à 8h07 et 30 secondes, j’ai une heure à patienter. Je repère l’entrée du sas 9 (le mien,
forcément), j’admire le paysage du lever de soleil sur la mer Méditerranée puis je pénètre au milieu des
barrières délimitant la cage des numéros 9000. Les premiers concurrents aux dossards moins élevés sont déjà partis : toutes les 7 minutes 30 secondes, un sas entier se met en branle, je suis aux premières loges pour les voir passer du côté gauche du boulevard (le sas n°9 étant situé en premier sur le côté droit du boulevard), en les prévenant que je vais bientôt tous les doubler. J’envoie quelques messages à mes supporters lointains en attendant le décompte final : 20 minutes, 10 minutes, 5 minutes, 3 minutes, 2 minutes, puis j’arrête pour me concentrer sur le départ imminent.
Ça y est, ça roule, mon sas s’ébroue, les pédales s’enclenchent, les roues tournent ; nous traversons des
bandelettes jaunes et noires annonçant l’entrée du sas 0. Il est entouré de messages et de photos dont je n’ai aucun souvenir (la course démarre, mon cerveau est focalisé sur son objectif !). Nous passons la ligne du départ fictif, il y a 5 km de défilé pour sortir de la ville de Nice. Finalement une foule compacte est venue m’encourager, ou peut-être sont-ce les familles des autres concurrents puisque personne ne scande mon prénom ? Les encouragements fusent, le peloton accélère tranquillement ; certains s’arrêtent aux pieds d’un arbre sûrement pour admirer la flore locale. Les gendarmes contrôlent chaque carrefour, nous sommes les vedettes du jour ! Quasiment à la sortie de Nice, une excroissance au sol fait sursauter nos vélos, les puces se déclenchent instantanément (celles du dossard, pas des petites bêtes qui se seraient incrustées subrepticement), un grand panneau noir et blanc semble nous indiquer que c’est le départ réel de l’étape (je suis encore lucide). C’est parti pour de bon !
Nous sortons de l’agglomération via un pont qui surplombe l’autoroute puis nous nous engageons sur une 4 voies avec la montagne en visu. Ce sont les seuls kilomètres de plat de l’étape, il faut en profiter. Un concurrent en profite pour crever, bien fait ! Je m’abrite d’abord derrière un adversaire qui roule raisonnablement puis derrière des pelotons plus ou moins véloces qui se forment au gré des accélérations d’autres pelotons qui doublent. Je me protège du vent, économise mes coups de pédale. Dès la zone urbaine achevée, la route commence à s’élever par un faux plat progressif, le col de Nice non répertorié sur la carte, 5 km de montée tout de même. Je suis un cycliste qui a bonne allure et qui ne perd pas son temps à regarder le paysage, mais au bout de quelques centaines de mètres, il ralentit et s’arrête pour « satisfaire un besoin naturel ». Je continue sur ma lancée mais la pente s’accentue, il va déjà falloir trouver un rythme adéquat pour ne pas s’épuiser. Et les difficultés n’ont officiellement pas commencé. Nous traversons une allée de platanes rectiligne, il n’y a plus de peloton, chacun trouvant le braquet qui lui convient. Au bout de ces quelques kilomètres préliminaires, je franchis le col de Nice à l’Escarène au km 19,4 – altitude 374m (pour rappel, nous sommes partis de la mer, donc altitude 0m ; pour un départ sans difficulté, c’est déjà pas mal…), j’en profite pour absorber un gel au citron, je bois une rasade d’eau pas fraiche et une légère descente récupératrice m’emporte vers la première réelle difficulté du parcours.
Km 20,6 – Col de Braus – 2ème catégorie (1002m – 10km à 6,6% de moyenne)


Nous passons une petite rivière et c’est le départ du col à Touêt-de-l’Escarène par une route sinueuse qui sort abruptement du village. La pente doit avoisiner les 15 % et je me dresse pour la première fois (pas la dernière) sur mes pédales pour simuler une attaque en danseuse (c’est une position de vélo, je n’avais pas prévu de tutu). Mais cela fait mouche et je me rassois assez rapidement pour ne pas impressionner mes adversaires qui s’en contrefichent totalement. Dès les premières maisons dépassées, la vue est époustouflante : la route forme des lacets réguliers à flanc de montagne et la file de vélos déjà présente s’étire en une procession régulière et lancinante. Je rejoins cette transhumance et entame les premiers lacets en conservant un rythme régulier qui s’avère être légèrement plus rapide que mes concurrents proches mais qui n’entame pas mon excellente condition physique : le chemin est encore long ! Je me déporte régulièrement pour admirer la vue en contrebas vers la ville de Nice et pour narguer tous les concurrents qui me suivent. Les virages en épingle me permettent de bénéficier de quelques zones de replat pour relancer d’un coup de pédale alerte dans la ligne droite suivante. La chaleur monte, mais je ne transpire pas trop encore, je gère cette première montée tel un Pogacar à l’affut.
Au détour d’un dernier virage, au milieu de la forêt, la ligne du col se profile, mais la zone est encombrée d’une nuée de cyclistes attroupés devant les tables du premier ravitaillement. Je tente tant bien que mal de me faufiler au milieu de ces énergumènes qui ne se poussent même pas pour me laisser passer. Je contourne les tentes des bénévoles qui servent la meute assoiffée ; je pose mon vélo contre une poubelle, saisit une banane que je dénude aussitôt, remplit un bidon que j’ai bien entamé dans la montée. J’en profite pour faire une petite halte derrière ladite poubelle dans une pissotière installée de manière inopinée mais bien utile au vu de sa fréquentation. Je retrouve mon vélo, l’enfourche en tentant de rejoindre la route sans cogner une jambe, une roue ou un guidon, je remonte mes manches d’un subtil coup de poignet et je repars en direction de la descente opposée (heureusement, je ne me suis pas trompé de sens !). Temps d’ascension : 48’16’’ – 12,5 km/h (5166e/10399)
La descente est plutôt courte, rapide, sans difficulté ; tous les concurrents sont très prudents, chacun freine en avance, prend les virages sans risque et ne double que dans des trajectoires assurées. 27 minutes 50 secondes de récupération bienvenue, j’en profite pour boire, tout en actionnant habilement mes freins. Mais cet intermède parait bien court quand apparait alors la 2ème difficulté du parcours.
Km 45 – Col de Turini – 1ère catégorie (1607m – 20,7km à 5,7% de moyenne)


Le col de Turini s’annonce comme le plus long de l’étape, il va falloir gérer sans entamer les réserves car au sommet, je ne serai pas encore à la moitié du parcours ! A la sortie de Sospel (où je me retiens de chanter « Oh happy days »), la route s’engage rapidement dans les magnifiques gorges du Piaon, le peloton entre en silence dans ce sanctuaire de beauté. Les cliquetis des dérailleurs et des rayons viennent troubler ce calme paisible. La route longe la rivière, nous sommes entourés de magnifiques falaises. Mais le ciel s’assombrit, des nuages menaçants s’amoncèlent au-dessus de nos casques. Est-ce la 1ère fois que je vais affronter la pluie sur une étape du Tour ? Je m’interroge, m’affole… Va-t-il pleuvoir ? Heureusement, nous sommes en montée, ce ne serait pas dangereux pour l’instant. Mais si je passe le col sous des trombes d’eau, qu’en sera-t-il de mon avenir ? Sur ces sombres pensées, les nuages laissent s’échapper les premières gouttes de pluie ! Le peloton redevient bavard : « Il pleut, c’était pas prévu… Si, j’avais vu une annonce d’averse ce matin … » La pluie reste légère ; finalement, elle vient refroidir mon corps qui fonce toujours dans l’ascension. Les pentes restent raisonnables sur cette première partie de col, on avoisine les 5% de moyenne. Je me sens à l’aise, je continue sur mon rythme de croisière, rafraichi par cette douche bienfaisante. Au détour d’un virage, la pente s’accentue légèrement, le paysage s’ouvre devant nous laissant apparaitre la fin de la 1ère partie du col, la pluie cesse alors.
Il n’y aura pas de tempête, d’orage, de cataclysme… Au contraire, la température est idéale, je dépasse le faux col et entre dans le village de Moulinet. Nous sommes au kilomètre 53, le 2ème ravitaillement est annoncé. Il est au milieu de l’ascension, j’hésite entre continuer pour battre le record de vitesse sur la montée ou m’arrêter pour remplir ma gourde et mon estomac. Après une hésitation de 3 millièmes de seconde, je décide de faire une halte (tant pis pour le record). Il y a foule, je contourne la place typique du village en graviers à l’ombre de platanes majestueux qui doivent d’habitude abriter quelques parties de pétanque endiablées. Aujourd’hui, les sportifs sont en vélo, le cochonnet attendra. Je descends quelques marches (à pied) pour rejoindre l’esplanade et pose mon vélo contre un platane assez costaud. Je me dirige vers les tables de ravitaillement où de sympathiques bénévoles me présentent des fruits secs, des bananes, des biscuits apéritifs… Je remplis mes bidons d’eau et de sirop pour avoir un peu de sucre, j’enfourne des bananes et des chips, je prends une barre de céréales et place un gel dans ma poche arrière. La place est ombragée, je ferai bien une plus longue pause, mais le devoir m’appelle. J’envoie un SMS rassurant (Tout est OK) à Céline et à mes parents, je récupère mon vélo qui n’a pas bougé d’un pneu, je remonte les quelques marches (à pied) qui me séparent de la reprise du parcours. Il reste plus de la moitié du col et les pentes y seront plus raides. Je sors du village, ragaillardi par ce repas gargantuesque et je repars sur mon rythme de croisière, le moral est bon, la route m’ouvre son asphalte.
Après un replat de 2-3 kilomètres, la pente dépasse les 6%, les 7% puis les 8% de moyenne. Nous sortons de la forêt, le soleil est réapparu, je me faufile à gauche des concurrents moins rapides. Certains me dépassent eux aussi par la gauche. J’observe les dossards de chacun pour me situer dans la course : les dossards plus élevés sont partis après moi, et inversement. Un groupe de cyclistes verts, sponsorisés par Europcar, me double, je les suis un instant ; mais il vaut mieux garder son rythme, je les laisse filer. Au détour d’un lacet, je les redouble, un des leurs accuse un peu le coup, leur coach décide de ralentir l’allure… Je les reverrai plusieurs fois pendant l’ascension. Cependant, mon vélo commence lui aussi à fatiguer, la dernière vitesse accroche un peu, ma chaine frotte et un bruit régulier le long de ma roue accompagne ma progression. Quand je me dresse en danseuse, ma pédale craque un peu. Ces bruits inquiétants mobilisent un peu mon énergie, un cycliste avisé me dit que mon dérailleur touche mes rayons ; j’essaie d’observer ce qui frotte en maintenant mon cap et mon allure. Je ne vois rien de spécial, mon dérailleur ne touche pas en tout cas. Tel un expert du dépannage, je décide donc de … bah continuer sans rien faire. Les kilomètres s’enchainent, je zigzague entre mes compagnons de route. Au dernier kilomètre, la pente faiblit un peu (comme moi) et je suis bien content de voir enfin le sommet. Il n’y a
pas de ravitaillement au col, je n’envoie pas de SMS (il n’aurait peut-être pas le même contenu), je m’arrête quelques minutes pour boire et prendre mon gel gluant (vraiment gélatineux, il n’y a pas tromperie sur son patronyme), je relève mes manchettes (il ne fait pas si froid que cela) et j’entame la descente vers la vallée suivante. Temps d’ascension : 1h41’58’’ – 12,12 km/h (4808e/10427)
La descente est rapide, technique, sinueuse. Il faut être attentif car la pente est abrupte et nous fait rapidement prendre de la vitesse. Les freins crissent ou couinent selon leur caractère à l’approche des virages. Je serre bien mon guidon, les doigts scotchés aux manettes de frein et le regard rivé sur le point de corde. J’évite quelques trous piégeurs, je maitrise ma monture tout en me laissant porter par le vent frais qui cingle mon visage. A l’entrée d’un virage, un cycliste est à terre, une couverture de survie sur le dos. Cela ne ralentit pas notre progression mais nous rappelle à la prudence. Et au bout de 5 ou 6 kilomètres de descente effrénée, à la suite d’une chicane juste avant l’entrée d’un tunnel, une cinquantaine de cyclistes sont arrêtés par la gendarmerie. Route stoppée, étape neutralisée. Sur le côté gauche, un léger parapet avec le ravin abrupt ; sur le côté droit la montagne à fleur de rocher. Il a dû y avoir un incident, peu de temps avant mon arrivée, car je vois le gendarme qui bloque la route, seulement séparé de quelques rangées de concurrents. Les minutes s’égrènent doucement, les cyclistes arrivent par grappes derrière moi, la file s’agrandit et provoque un embouteillage de plus en plus imposant. L’attente devient longue, stressante, peut-être une dizaine de minutes, je n’ai pas regardé (ni arrêté) mon chrono. Un coup de sifflet retentit, le peloton s’ébroue et repart en se laissant glisser tranquillement. A
mon passage, le gendarme avertit : « Allez-y doucement, y en a déjà 2 dans le ravin ! ». La presse régionale informera le soir même qu’environ 80 chutes ont eu lieu dans cette descente dont 2 cyclistes évacués par hélicoptère…
Le groupe continue son trajet, doucement au début puis la pente ne laisse pas le loisir de trainer, il faut
reprendre les manettes, tenir son guidon, se reconcentrer pour ne pas profiter des buissons épineux en
contrebas. Je détends mes doigts, mon cou, mon dos tant bien que mal entre 2 épingles, tente de soulager mes jambes crispées ; c’est long mais moins fatigant qu’une montée et la vue est splendide ! Nous traversons à toute vitesse le petit village perché de Bollène-Vésubie, je ne m’arrête pas pour prendre un café (de toute façon, je n’en bois pas) ni une bière (de toute façon, je n’en bois pas … souvent) ni un diabolo menthe (ah bah pourquoi pas ? Non, je préserve mes freins) puis nous virons de bord pour remonter la rivière. La vallée de la Vésubie est dévastée, les stigmates des dernières inondations (à peine 1 mois auparavant) sont bien visibles : le torrent a entassé des montagnes de rochers sur les 2 rives, les pelleteuses sont garées dans le lit de la rivière, la route surplombe un fossé de cailloux qui laisse imaginer la force du courant. La reprise du pédalage est compliquée, les muscles sont endoloris par cette longue descente. Heureusement, nous atteignons Roquebillière où nous attend le 3ème ravitaillement (km 82). Les tables sont disposées sur un parking caillouteux, les cyclistes s’y bousculent, je pose mon vélo contre un petit muret entre 2 poubelles surchargées et me faufile pour remplir mes bidons, absorber les habituels fruits secs et biscuits salés. Je récupère 2 gels qui me serviront certainement, il reste quasiment la moitié du dénivelé à subir. La fatigue est présente, mais ce bref arrêt me permet de me soulager et reprendre un peu de vitalité. J’enfourche ma selle adorée, regrette son manque de rembourrage et je repars en direction du col suivant.
Km 92 – Col de la Colmiane (1500m – 7,5 km à 7,1% de moyenne)


Le col de Colmiane est traitre, il ne commence réellement qu’au kilomètre 92, mais il faut remonter la Vésubie sur des pentes de 4 à 5% pendant 10 kilomètres. Personne ne parle, il n’y a plus de peloton pour s’abriter, chacun monte en soufflant et en subissant le summum de la chaleur. Il est autour de midi, il doit faire 30°C, j’ai vraiment chaud pour la 1ère fois de la journée. La moyenne est faible mais j’atteins enfin Saint-Martin de Vésubie. Le village est à flanc de rivière, il a subi aussi les inondations. A la sortie, alors que la route ne semble aller nulle part, nous tournons à gauche pour traverser le torrent sur un pont étroit rescapé de la coulée. Sur la rive opposée, la pente du col est tout de suite visible, les cyclistes qui me précèdent (pas pour longtemps… enfin si peut-être) semblent collés à l’asphalte. La file de vélos ne semble pas progresser, dans quelle galère va- t-on embarquer ?
Effectivement, à la sortie du pont, nous virons à droite, le panneau annonçant le début de l’ascension nous nargue et la pente se cabre à 10% sur un bitume refait à neuf. Ce n’est qu’un petit hors d’œuvre d’une centaine de mètres mais je comprends mieux pourquoi mes prédécesseurs peinaient. Ce petit passage pentu est suivi d’un replat puis la pente atteint à nouveau des pourcentages entre 7 et 8% avec un kilomètre plus compliqué dans la forêt. La route est étroite, elle tourne, je ne me sens pas trop mal mais mon corps me dit de ne pas m’emballer. J’ai toujours le cliquetis de ma roue qui m’accompagne, je n’ai pas eu la présence d’esprit de regarder au ravitaillement, sinon j’aurais facilement régler le problème. Beaucoup de concurrents font des pauses à l’ombre d’un arbre ou d’un caillou, certains s’allongent pour récupérer, le point de rupture est atteint pour ceux qui manquent d’endurance. Je n’en fais pas partie, je chevauche mon fidèle destrier couinant à la conquête des plus hauts sommets en laissant derrière moi un ruisseau de sueur qui fera glisser mes adversaires. Au détour d’un virage, le 253e peut-être, un américain lance à un compatriote : « Eh, you are the first american I’ve met ! » Fortement intéressé par cette discussion impromptue, je regarde leurs dossards effectivement ornés d’un drapeau étoilé, et je me dis que j’ai dû dépasser plus de français. Heureusement que je ne leur ai pas tous parlé… Finalement, l’ascension passe rapidement, la préparation dans la vallée était presque plus épuisante. J’atteins le sommet et appuie mon vélo à côté d’un de ses congénères, contre une barrière métallique grise. Malheureusement, la barrière perd l’équilibre et entraine les vélos dans sa chute.
Tandis que je les remets en place, un individu déguisé (comme moi) apparait et m’interpelle : « What
happened ? » N’ayant pas le courage, l’envie, la lucidité de m’engager dans une explication dans une langue inconnue, je rétorque bravement en haussant les épaules. L’individu, impressionné, repart en maugréant tandis que je rejoins les étals de ravitaillement. Mes bidons se remplissent, j’essaie d’absorber quelques nutriments énergétiques puis je retourne à ma monture. En avant pour la dernière descente de l’étape ! Temps d’ascension : 43’13’’ – 10,3 km/h (4471e / 10634)
Contrairement à la précédente, la descente est aisée, la route bien entretenue avec des passages beaucoup plus roulants qui demandent beaucoup moins de concentration. Tant mieux, cela permet de récupérer, mon vélo se laisse glisser, je n’ai qu’à tourner le guidon ou freiner quelquefois (à vol d’oiseau, cela semble plus dangereux tout de même). 20 km de descente puis une petite vallée et c’est l’entrée dans Saint-Sauveur-sur-Tinée, dernière escale avant l’arrivée. Le ravitaillement est situé dans une charmante place ombragée, la foule est moins dense ; j’accroche mon vélo à une rambarde prévue à cet effet et vient me sustenter pour la dernière fois. Une bénévole remplit mes bidons à ras bord et me propose 1 ou 2 gels. Je lui indique que je vais sûrement avoir besoin de 2 gels, je retourne en courant (à 3 km/h) décrocher mon vélo. Petit regard sur ce charmant village et j’entame ma dernière ascension.
Km 116 – Col de la Couillole (1678m – 15,7km à 7,1% de moyenne)


Si vous cherchez la définition de la régularité, allez gravir le col de la Couillole ! Tous les km entre 6,5 et 8% sans répit, sans replat, sans côte abrupte, un effort constant sur 15 km ! Et c’est long finalement 15 km… J’entame le col motivé, à mon allure de croisière, observant le paysage et mes derniers partenaires. La route est granuleuse, virevolte sans cesse, passe sous des tunnels. Une affiche publicitaire de lunettes vante ses montures qui permettraient de voir comme en plein jour dans l’obscurité de la roche. Leur lecture permet de passer le temps. Car au bout de 5 km de montée, le compte à rebours a commencé : 10 km de l’arrivée, je commence à regarder désespérément mon compteur qui, comme lors des étapes précédentes, a décidé de ne plus dépasser les 10 km/h. Ou alors très rarement suite à un regain de motivation venu de nulle part. Je me remets à observer les dossards pour trouver une occupation : des prénoms divers, des surnoms (le grupetto, le boss… étonnamment dans le même groupe de cyclistes), des nationalités différentes. Je passe d’autres tunnels, ce col n’a pas de point de vue admirable, nous n’avons vu que sur les montagnes. A l’approche du village de Roubion, j’espère y trouver un replat… Mais non, la route continue inlassablement sa progression régulière. Seuls quelques encouragements furtifs permettent de relancer. Panneau 5 km, j’ai trouvé mon équilibre, je double autant que je me fais doubler. 4km, cette fois je transpire pour de bon, mes partenaires peinent également mais tout le monde sent que la fin est proche (dans le bon sens du terme). Panneau des 3 km, je me remets de temps en temps en danseuse mais mes cuisses tirent, il y a un muscle au-dessus du genou qui râle…
Et mon vélo couine toujours, il aimerait qu’on en finisse ! Panneau des 2 km, la pente est plus raide, on est
passé au-dessus des 8 %, le cadeau d’arrivée certainement. Je m’en serai bien passé mais mon courage et mon abnégation dépassent ma fatigue. Flamme rouge (ça veut dire dernier kilomètre pour les ignares qui
découvrent le sport, le vrai !) : enfin, j’entends le speaker au loin dans la montagne, on retrouve des gens
normaux qui sont descendus encourager leur poulain ou leur pouliche au bord du ravin. 500m, 400m, 300m, 200m, mais ils les ont rallongés c’est pas possible ! Et après un ultime virage sur la gauche, la vision tant espérée : l’arche d’arrivée jaune et noire. 100m, 50 m, je passe la ligne d’arrivée dans un sprint inexistant, me battant pour la 4947e place, à 2 pas du podium… Le tapis jaune accompagne mes derniers coups de pédale, je pose un pied à terre, respire un grand bol d’air et me dirige vers une bénévole qui me tend la médaille finisher.
En me la passant au cou, elle me susurre un « Bravo Olivier ! » qui me provoque une petite émotion larmoyante (ou peut-être est-ce un moucheron qui vient de pénétrer dans mon œil ?). Je pense à Céline, à mes parents, à ma famille et quelques amis qui ont peut-être suivi ma progression, content d’avoir réussi cette nouvelle performance. Je récupère une musette avec une bouteille d’eau, une compote (chouette !), du saucisson (re- chouette !) et descends quelques mètres pour échapper à la foule qui m’acclame (ou d’autres peut-être). Temps d’ascension : 1h39’32’’ – 9,35 km/h (4484e/10369)
Le temps s’est couvert, je remets mes manchettes, mon col, ma veste et tente d’avertir mes parents de mon arrivée. Mais, pas de réseau ! Forcément, rien à l’horizon à part une nuée de gens bariolés. Il faut donc reposer mon fessier sur cette maudite selle et attaquer la descente vers le village arrivée situé à Beuil (environ 6 km de descente). Je laisse mon vélo se débrouiller, mes roues rouler, mon guidon guider, mes freins freiner, je n’ai plus de force pour diriger ni trouver du vocabulaire. Mauvaise surprise, il y a un faux plat montant pour rejoindre le centre du village, j’y parviens aisément au milieu des centaines de voitures d’accompagnants ou participants garées n’importe comment. Un gendarme tente de faire la circulation au seul rond-point du coin. Il hurle aux cyclistes de faire un détour vers une voie à travers champ pour rejoindre le ravitaillement, tandis que les voitures s’entassent vers l’unique descente autorisée. Des centaines voire des milliers de voitures, de piétons, de cyclistes se rencontrent au rond-point de Beuil, village paisible de 553 habitants. Je m’arrête à la sortie du rond-point et ressort mon téléphone enfoui sous ma veste, empêtrée dans ma musette. Je m’aperçois qu’il y a plusieurs messages de mes parents qui se sont inquiétés de ma progression stoppée dans la fin du col (le GPS
n’avait plus de réseau…). Je les rassure et leur annonce mon arrivée prochaine. Ils m’attendent tout en bas du col (l’accès au sommet étant quasi impossible), il me reste environ 20 km de descente pour les rejoindre en traversant les gorges du Cians. Je laisse la Pasta Party, il y a une queue gigantesque pour accéder au ravitaillement, et continue ma route vers la sortie du village. Au dernier croisement, un 2ème gendarme tente de gérer le flux ininterrompu de voitures qui veulent descendre sur une voie encombrée par toutes les autres en stationnement aléatoire. Il refuse de laisser passer les cyclistes qui, comme moi, n’ont qu’une envie : rejoindre leur voiture ou leurs accompagnateurs. La colère gronde, une émeute se profile puis, effrontément la meute de cyclistes (et moi) profitons d’une voiture bloquée pour démarrer notre descente. Pendant 2 ou 3 kilomètres, c’est une file interminable de voitures garées le long de la falaise ou du ravin, sur des parkings improvisés. Mes parents ont bien fait de ne pas monter jusqu’ici ! Puis je traverse à toute trombe les magnifiques gorges rougeoyantes du Cians. C’est splendide, je suis entouré de montagnes d’ocre dans un décor du Colorado.
Malheureusement, de grosses gouttes de pluie font leur apparition, la prudence est de mise et je ne traine pas pour continuer ma route. La pente s’adoucit et je parviens enfin à un rond-point annonciateur de la fin des gorges. Mes parents m’attendent sagement et impatiemment, quel bonheur de retrouver sa famille (MERCI !), il est temps de se changer. Un bouchon monstre s’est formé. Rapidement, nous entamons un nouveau périple vers Antibes pour récupérer Céline et Timaé à la gare TGV.
Peu de temps pour digérer mais globalement, ce fut une étape bien gérée, je ne suis pas épuisé, un peu plus de rapidité m’aurait peut-être fait exploser sur la fin. Grand regret de n’avoir vu personne sur le parcours ou à l’arrivée, mais les circonstances ne le permettaient pas. Et nous sommes arrivés à la minute près à l’arrivée du TGV à Antibes après 2 heures de route dans les montagnes.
Les vacances peuvent commencer, vivement l’annonce de la prochaine Etape du Tour !!!
Temps réel : 138 km (4600m de dénivelé positif) en 8h24’28’’ – 4947e / 10595 (548e / 1190 dans la catégorie M5)

Juin 2024 – Catherine & Daniel : vélo et péniche aux Pays Bas

Très beau séjour organisé par la FFV alliant le vélo dans la journée et les nuits sur une
péniche.
Nous retrouvons nos amis, et anciens du club, Marie-Christine et Bernard.
Départ d’Amsterdam, ici le vélo est roi, plus de 500kms de pistes cyclables et 880 000
vélos en circulation. Nous devons être très prudents, tout le monde roule sans casque,
adultes comme enfants.
Au fil des jours nous découvrons des villes historiques, des villages pittoresques et un
paysage rural fait de dunes et de plages. Haarlem, Delft, Gouda, Utrecht où nous ne
manquons pas de déposer un message dans l’arbre de la paix.
Nous parcourons en bateau le port de Rotterdam (le plus grand port du monde).
Retour à Amsterdam après avoir parcouru près de 400kms sur des pistes cyclables où
des petites routes très bien entretenues. Nous avons eu la chance de n’avoir qu’une
matinée de pluie mais toujours du vent.

30 juin 2024 – Les Randobolitaines

26 participants, 1 gravel, 14 routes et 11 VTT. Météo parfaite, douceur, soleil et pas de vent.

Pour les routards, un parcours de 98 km (avec l’A/R St Arnoult) sauf pour Olivier, qui en vue de l’étape du tour du 6 juillet, a fait 133 km (avec l’A/R St Arnoult).

Pour les VVTistes, un parcours 55km/850d+. Boueux et glissant sur la 1ère partie jusqu’à Auffargis ensuite terrain correct. 5 ont ajouté l’A/R de leurs domiciles à ce parcours : Jean-Christophe a ainsi totalisé 100km/1100md+, Daniel 84km/1000md+, et nos deux jeunes Timothy 80km/950d+, Colyn 60km/800md+.

Bravo à tous 👏

Juin 2024 – BCMF du Jura

Une randonnée de 245 km avec un D+ de 3900m.

Nous étions 4 (Elisa, Daniel, Didier, Philippe) au départ de Lons le Saunier pour cette randonnée qui se déroule sur 2 jours. La météo s’est montrée clémente tout au long du séjour. Le parcours emprunte de magnifiques petites routes menant vers le sud et le premier ravitaillement. La suite nous réserve une jolie surprise avec la côte de Montcusel qui propose des pourcentages à 16% et de magnifiques panoramas. Cette première journée se termine par l’ascension de quelques cols vers le plateau de Prénovel lieu de notre hébergement.

Les 4 fantastiques au départ de Lons le Saunier

Panorama

La première étape

Départ matinal pour cette seconde étape. Après quelques km, l’ascension d’une petite route forestière avec par instants de gros pourcentages (14% à 17%) réveille ceux qui ne l’étaient pas encore. Un ravitaillement, avec plateau repas, est proposé à mi parcours. Celui-ci traverse ensuite la citée médiévale de Nozeroy puis nous emmène tranquillement vers le dernier ravitaillement sur les hauteurs de Baume les Messieurs. Pour terminer cette randonnée, nous découvrons le magnifique village de Baume les Messieurs et retour à Lons le Saunier.

La seconde étape

Mont Saint Michel Mai 2024

Les 2 étapes en chiffre et en détail

Etape 1
Etape 2

DEPART

Samedi matin 18 mai à 6h45, presque tout Saint Arnoult dort, une soudaine agitation se produit sur la place de la Mairie, mais que se passe t-il?13cyclistes de l’USSA se sont retrouvés à la Mairie pour un périple de 300 kms vers le mont Saint Michel!.

Aguichés et intrigués par le fléchage «Véloscénie» affiché en ville, ils sont partis sur les routes à 7h00 pour d’abord rejoindre Orgerus, et suivre la Flèche «Paris Mont Saint Michel (parcours entièrement bitumé conseillé par la fédération de cyclotourismequi diffère un peu de la Véloscénie,).

La minibus d’assistance attelé avec la remorque rejoindra de temps en temps le groupe, il est confié à 1 des cyclistes, et, tous les 23 ou 30 kms, une rotation du conducteur se faitpar un autre cycliste. Notre Président Daniel est le premier chauffeur, et nous a motivé lors du départ par un discours d’encouragement au départ

Raymond CAUDIU